Comment estimer le budget d’entretien des routes ?

L’entretien des routes représente des enjeux économiques et politiques importants. Cela nécessite de forts investissements et représente une part importante du budget annuel des collectivités. Une bonne connaissance du patrimoine routier ainsi qu’une politique d’entretien efficace assure une gestion optimisée et un budget d’entretien maitrisé années après années.

Diagnostiquer et évaluer le patrimoine routier

Cette première phase est indispensable car il est primordial de bien connaître son patrimoine routier afin de veiller à préserver sa qualité d’usage et à pérenniser son état. Le diagnostic et l’évaluation permettent de récolter des données essentielles dans la prévention des risques de dégradation et dans la prévision des actions d’entretien nécessaires.

  • L’auscultation et le diagnostic de l’état des voies : cette étape permet au gestionnaire de qualifier l’état de son patrimoine routier afin d’améliorer sa connaissance de l’état des chaussées, de mettre à jour l’inventaire du patrimoine existant et de mettre en place des indicateurs d’état afin de prévoir les programmes d’entretien à venir.
  • Le diagnostic de conformité des équipements de la route : cette étape permet au gestionnaire de vérifier que les dispositifs sont aux normes, la bonne implantation de la signalisation horizontale ou encore la cohérence entre l’implantation de la signalisation horizontale et de la signalisation verticale. Elle est essentielle car la qualité d’usage de la voirie dépend en partie de la conformité des équipements de la route. Ce sont des éléments clés pour assurer des déplacements sécurisés aux usagers.

 

La politique d’entretien mise en œuvre à la suite de cette étape de diagnostic et d’évaluation va être différente selon les informations récoltées. C’est pourquoi elle n’est pas à négliger et demande une technique et des moyens spécifiques.

Construire une politique d’entretien pertinente

Une politique d’entretien s’élabore par rapport aux niveaux de services permettant de garantir un seuil de confort et de sécurité des usagers. Concernant la chaussée et les équipements routiers, ce sont les maîtres d’ouvrage et les maîtres d’œuvre qui doivent définir ces niveaux de services selon l’usage et la catégorie des voies.

La politique d’entretien choisie a un impact sur les coûts d’entretien et d’exploitation courante : ces coûts comprennent par exemple la surveillance du réseau, les interventions sur les incidents et accidents, les interventions programmées d’entretien et d’exploitation sous chantier, la viabilité hivernale, l’information routière, etc. En effet, une politique d’entretien préventif permet de maintenir les qualités mécaniques et la durée de vie des infrastructures routières dans le temps. Au contraire, un défaut d’entretien préventif implique des interventions d’entretien plus fréquentes. Cela entraine une baisse du niveau de service et une durée de vie réduite des infrastructures, ce qui nécessite des réparations importantes ou une réhabilitation coûteuse.

Afin de bien maîtriser le budget et d’optimiser au mieux la politique d’entretien, il est essentiel d’élaborer une programmation pluriannuelle des travaux d’entretien. Cela permettra d’assurer un bon niveau de service aux usagers, au regard des budgets disponibles, et permet d’en mesurer l’impact en fonction des choix économiques et techniques retenus. Dans cette optique d’optimisation, il est recommandé de mettre en place un plan Prévisionnel d’Investissements de programmation des études et des travaux à réaliser sur l’ensemble des tronçons du réseau routier concerné. Cela permet de différencier ce qui relève d’un non-respect des réglementations en vigueur, d’une dangerosité avérée ou encore d’amélioration de confort ou d’esthétisme.

Enfin, pour établir une priorisation des interventions à réaliser, il est nécessaire de hiérarchiser les routes. Cette opération aide à définir les niveaux de service attendus et les priorités d’entretien selon la catégorie des axes routiers. Les critères de priorité sont entre autres l’état de la chaussée, le nombre et le type de véhicule, personnel ou de transport qui empruntent la route, et le budget disponible.

La programmation des travaux est généralement établie par tronçon tout en tenant compte du budget annuel disponible et du niveau de priorité des interventions à réaliser.

L’estimation des besoins d’entretien porte sur :

  • Le type d’entretien à réaliser
  • La surface ou la longueur à traiter
  • Les solutions retenues et validées

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